La première rencontre polar depuis des mois à La Machine à Lire Et quelle rencontre !
Piergiorgio Pulixi, invité de la librairie pour son livre L’Île des âmes, publié aux éditions Gallmeister. Christian Jacquot a eu le plaisir d’animer la rencontre.
L’Île des âmes – Chronique de l’histoire par Christian Jacquot.
Deux meurtres rituels particulièrement violents et étranges ont été commis, à 10 ans d’intervalle, sur des lieux de culte ancestraux de Sardaigne. Moreno Baralli, inspecteur en chef de la police d’état, a participé au tout début de sa carrière à l’enquête du premier meurtre. L’élucidation des affaires est devenue l’obsession qui “consume ” sa vie et celle de ceux qui l’entourent.
Ces affaires pourraient finalement être ré-ouvertes officiellement à l’occasion de la création d’une nouvelle unité des crimes non élucidés. Deux inspectrices y sont affectées : d’une part, Mara Raïs, la sarde de Cagliari, une élégante blonde “aux yeux de ciel”, à l’esprit contestataire et aux réparties cinglantes et pas nécessairement très châtiées ; Eva Croce, d’autre part, la Milanaise au style rock-métal, mutée en Sardaigne parce que ça valait mieux pour elle.
Ce couple de policières particulièrement attachantes et dont l’attachement réciproque n’est pas spontané, vont progressivement replonger dans l’univers intrigant et assombri de mystère qui pèse sur ces évènements.
Une disparition inquiétante va fournir un motif supplémentaire de mobilisation sur l’élucidation de ces vieux dossiers.
Finalement tous les principaux protagonistes semblent gagnés par l’obsession de Baralli, peut-être ” parce qu’une affaire non résolue est la condamnation la plus sévère que peut subir un policier. Parfois c’est un point de non retour.”
Piergiorgio Pulixi, tout en multipliant les fausses évidences et les fausses pistes avec efficacité et talent, nous permet de pénétrer au cœur de l’âme ancestrale et intime de cette île où ” le silence est parfois une religion “.
Vous ne regretterez pas d’avoir été du voyage ! Christian Jacquot.
L’île des âmes est bien plus qu’un fabuleux polar : un hymne à la Sardaigne méconnue, terre chargée d’histoires, un voyage envoûtant entre passé et présent. Piergiorgio Pulixi excelle avec un sens du rythme et une écriture implacable ! Un coup de cœur des Amis de La Machine à Lire (Maud), de la librairie (Hélène et Danièle) .
L’entretien avec Piergiorgio Pulixi.
La force des mots, c’est ce qu’on peut retenir de cet entretien pour “raconter une Sardaigne loin du regard touristique que l’on a de cette île, pour plonger dans l’âme ancestrale de celle-ci”.
Les forces de ce polar sans dévoiler l’histoire : deux personnages féminins très attachants, l’obsession d’un policier qui contamine l’ensemble des enquêteurs, un voyage sensoriel au cœur de la nature, une enquête hors du temps, une ambiance étouffante, des superstitions immémoriales et la dureté des hommes.
Le roman est construit en trois parties avec prologue et épilogue. Tous les chapitres sont courts. L’ensemble, parties titrées et chapitres titrés, rappelle les feuilletons, évoque Dumas et les feuilletonistes.
PP : C’est un choix technique, pour que le lecteur entre directement dans l’histoire, pour maintenir l’attention. On n’a pas le droit de perdre le lecteur, même pas pour une page…
Pourquoi avoir choisi ces trois auteurs et citations en entrée de chaque partie : Marcello Fois, Sergio Atzeni et Salvatore Sata ?
PP : On vit un peu dans l’ombre des auteurs que nous avons lus. La littérature sarde a une identité forte, nourrie par la culture de l’île, différente de la littérature italienne. Aux origines, la littérature sarde voulait affirmer et revendiquer l’orgueil d’être sarde. La littérature sarde moderne, “nouvelle vague littéraire sarde”, veut plutôt contribuer à faire découvrir la Sardaigne au travers de la littérature. Les personnages ou les lieux des œuvres de cette nouvelle vague sont sardes. Leurs intrigues dépendent de l’histoire de la Sardaigne et explorent sa culture régionale.
L’auteur : Piergiorgio Pulixi
Piergiorgio Pulixi est né en 1982 à Cagliari dans le sud de la Sardaigne. Il a été libraire avant de se consacrer à l’écriture. Après une expérience d’écriture collective de romans noirs, il s’est lancé dans une saga policière en 4 volumes, primée par le prix Glauco Felici et le prix Garfagna. Il est aussi l’auteur d’une série intitulée I canti del male (Les Chants du mal). L’Île des âmes est son dernier roman, publié en 2019 par Rizzoli, et le premier traduit en France. Note de l’éditeur.
Maud Pionica – Les Amis de La Machine à Lire.